8/31/2006

J'ai hésité bien longtemps. Il a fallu une phlébite (rien de grave), mais je dois m'allonger la jambe et passer bien du temps à l'ordinateur. Alors... Pourquoi pas?

Je disais à ma femme, ce midi, que j'aurais le goût de me mettre à l'écriture d'un nouveau roman, mais que je me demandais si j'en avais la capacité... C'est que j'ai des ennuis avec ma mémoire...

Alors elle m'a dit que j'excelle à écrire de courts textes, que mon humour est apprécié par ceux qui lisent les commentaires que je fais dans mes courriels...

Me voilà donc sur la blogosphère, p'tit vieux de 64 ans... Me lira-t-on? Bof... Je prendrai plaisir au moins à écrire.

Et pour commencer, histoire de me présenter un peu, voici un poème écrit il y a plusieurs années.

Sitio: prière au désert...

Eau, comment peux-tu te souvenir, toi,
Du moment lointain
Des origines
Où nul encore ne savait parler de nous...
Où ni toi n’existais
Unique
Ni moi...

La Vie pour moi un jour a voulu
Cette pente
Où tu t’es glissée, coquine,
Et l’amour désormais
Raconterait la belle histoire d’un ruisseau
À jamais de projets
Infinis

J’ai rêvé de te contenir, ma vie...
Mais tes flots rongeurs
Rageant sans retenue
Contre mon flanc
Tu t’es fait de l’espace, taquine
Où tu savais bien
Ne pas être suivie...

J’ai cru parfois t’endiguer, amour,
Te retenir
Tu m’as eu à l’usure
Tu t’es creusé une allure
Je t’ai bien offert des pierres, des rochers
Tu les as si facilement contournés
Dans une cascade de rires...

En ces jours où ma vie devint marais
Tu m’as inondé
Marasme
Il n’y en a plus eu que pour toi
J’ai cru que cruellement j’allais me perdre
Que je n‘avais hélas plus rien à tirer
De ce profond enlisement fangeux...

Ce jour, erreur, j’ai cherché ma source
Par dépit, rupture, par défi,
Je suis parti vers un ailleurs solitaire.
Je me suis retrouvé sec au pays pantois
Craquant de partout en mon lit sans toi
D’une voix graveleuse inconnue
D’au-delà de tout temps venue
J’ai crié au Ciel en qui je crois

Oh oui, Eau, sitio! J’ai soif!

(Le 16 février 1997)